Chiaki avait l'impression que plus le temps avançait, plus les affaires avec des goules se faisaient nombreuses. Sur son bureau, il y avait une pile de dossiers tous plus épais les uns que les autres qu'elle se devait de régler en un temps record, et elle n'était même pas inspectrice première classe. Elle ne comptait plus les heures supplémentaires, ni les risques pris au travail, car elle ne vivait plus que pour cela.
Elle n'avait jamais eu beaucoup d'amis ou d'attaches à l'extérieur, mais en ce moment, c'était pire qu'avant. Le seul loisir auquel elle s'adonnait pleinement, c'était la salle de sport, car elle savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de sécher une seule séance pour être efficace au boulot. Elle avait un nombre de jours de congés imposant en retard et savait qu'elle n'aurait jamais l'occasion de les poser. Tant pis. Elle se devait de protéger la population, c'était son travail.
Celui d'aujourd'hui était en plein air, comme souvent, lui évitant de rester penchée sur les absurdes rapports de son bureau et elle ne le menait pas seule. Il s'agissait d'une traque d'une goule qui avait déjà été surprise par plusieurs fois en train de commettre des meurtres et qui avait été évaluée par le CGC d'un niveau équivalent au B. Elle s'était donc préparée et avait enfilé l'uniforme réglementaire du CGC, avec gilet pare-balles, renfort en cas de chute et, bien évidemment, sa quinque rangée dans la valise. Ce ne serait pas suffisent si elle se faisait transpercer par un kagune, mais elle comptait sur ses réflexes pour lui éviter ce genre de sort.
Le dernier meurtre de la goule poursuivie remontait au matin même et il était approximativement onze heures. La scène de crime était fraîche et la victime avait été découverte dans une rue déserte, la moitié du corps dont la tête en moins. Elle n'avait pas été identifiée pour le moment, mais la ressemblance avec les autres victimes étaient telle qu'il n'y avait aucun doute quant à l'identité du meurtrier.
«
Goule inconnue, niveau B. Il doit garder la tête comme des trophées. Je pense qu'il habite assez près d'ici, les autres victimes ayant été découvertes dans le secteur également. Je vais fouiller la poubelle. », fit-elle en s'adressant à l'inspecteur plus gradé qui était à ses côtés.
Chiaki ne manqua pas de regarder à gauche et à droite, mais personne ne les observait. La police avait barré le passage à la rue et, d'ici, ils ne pouvaient éventuellement être vue que par les habitants de ces immeubles là-haut.
«
Il faudra aussi interroger les personnes là-haut. Ils ont peut-être vu quelque chose qui puisse nous faire avancer. »
Presque automatiquement, elle enleva le sac de la poubelle et le renversa par terre. La recherche fut peu fructueuse, elle n'avait pas l'impression que le meurtrier y eut jeté quelque chose dedans.
« Merde. Il faut se dépêcher ! Une goule avec une tête qui se balade, ça ne doit pas passer inaperçu ! »